A 5h, je prends mon quart, la nuit est belle et étoilée... peu de vent, mais on avance. Deux heures plus tard le vent tombe et le ciel se couvre, à peine 1,5 nds... il est temps de mettre un coup de moteur. Encore quatre heure de bourrin, on lui est reconnaissant mais qu'est-ce qu'il est bruyant! A 13h on peut hisser Yes for Peace et filer tranquillement vers Cadiz. On regrette un peu de ne pas pouvoir filer directement vers Gibraltar, les conditions y invitent mais la cuve est vide... arrêt un peu forcé à Puerto Sherry.
L'endroit est étrange, on dirait un décor de cinéma abandonné; en fait, ils ont voulu faire de cet endroit une zone résidentielle privée, mais le concept n'a a priori pas plu à tout le monde. Du coup la marina se retrouve au milieu d'un quartier peu vivant, la plupart des immeubles étant vides ou abandonnés en cours de construction.
Pour nous peu importe, nous devons faire le plein de gazoil et des courses. C'est du coup une bonne occasion de visiter Cadiz.
A 19h, Colin dort déjà comme un loir... Les jours de départ il fait rarement de sieste et se rattrape ensuite en mer.
Dès 1h du matin les lumières du Maroc sont visibles, les quarts sont longs car il ya beaucoup de monde à surveiller dans les parages.
Quand je prends le mien à 5h le détroit de Gibraltar se distingue facilement entre les lumières de l'Andalousie et celles du Maroc. Pour la première fois Colin vient profiter du lever de soleil car un monstre l'a réveillé!
A 8h nous arrivons dans le détroit, le vent et le courant nous portant entre 7 et 8 nds, à 13h le célèbre rocher est dépassé.
Au point de 19h nous avons effectué 42 milles en 6h; comme cela ne peut pas être toujours idéal, le vent tombe et nous devons rallumer le moteur.
Au point de 8h30 nous avons fait 100 milles depuis Gibraltar. Nous filons toute la journée au vent arrière avant de se retrouver dans un petit coup de vent force 6 pour la nuit. On est un peu secoués mais Tanit file toute la nuit sous grand voile arrisée et trinquette. On se fait quelques frayeurs: quelle est cette manie d'illuminer son bateau comme si c'était le château de Versailles? Merci de passer le message aux capitaines de gros navires: avec toutes ces lumières, nous ne pouvons distinguer leurs feux de route....
Mais ce n'est pas encore aujourd'hui que nous ferons route directe sur Pantelleria. Le vent est SW, force 7 avec une mer agitée. Nous ne sommes pas en course et décidons de nous arrêter à l'abri dans la baie de Palos (Murcie). C'est moche et bétonné à outrance, mais ça fera l'affaire pour attendre que le vent se calme.
On repart le lendemain, le 6 septembre, à 11h. Il y a encore pas mal de vagues mais heureusement la vitesse nous aide à ne pas trop gigoter.
A 21h, désespoir..... le vent nous a quitté; y'en a marre et il faut encore mettre le moteur.
A 5h, le capitaine note dans le journal de bord: "Encore le moteur... j'ai envie de stopper à Ibiza, ou plus excatement à Formentera pour: boire de la bière, farniente sur la plage et dormir dans mon hamac..."
Il paraît que Formentera est le dernier paradis de la Méditerranée! C'est ce que dit la publicité.... et il vrai que si vous mettez à part tous les riches qui s'y promènent, c'est une île plutôt chouette.
Nos voisins de mouillage
Drôle de coincidence.... Formentera a été phénicienne et la déesse Tanit en est un des symbole!
Nous profitons sonc de cette première escale de quelques jours dans des eaux turquoises pour faire une cure de sommeil, de soleil et de baignade avant de reprendre la mer pour Pantelleria.
Malheureusement, nous allons devoir quitter Minou ici car nous ne sommes pas sûrs de pouvoir le laisser en Sardaigne dans les temps. Nous lèverons l'ancre demain soir (jeudi), et le vent ne nous premettra sans doute pas d'escale avant Panteleria. La Crète et la Sicile en moins, Minou en profite pour "visiter" Ibiza....
On vous embrasse tous très fort..... on revient dans quelques jours quand nous serons arrivés à Pantelleria????