Car son périple vers l'océan Indien a été retardé par la casse successive de plusieurs pièces. Traverser le Golfe d'Aden et ses redoutables pirates somaliens demeure, néanmoins, la prochaine étape, à partir du 15 février.
« À Ismaïlia, dans le canal de Suez, nous avons croisé les navigateurs Jean-Yves et Bernadette Delanne. Ils venaient d'être libérés par un commando de l'armée française, après avoir été otages des pirates somaliens durant deux semaines. Leur récit a été, à la fois, impressionnant et rassurant », explique Chloé.
« Leur libération s'est déroulée dans le sang avec un pirate abattu sous leurs yeux. Mais, dans le même temps, ils ne se sont jamais sentis en danger car ces Somaliens n'en voulaient pas à leur vie. Ils désirent d'abord de l'argent. Le danger existe, et il s'est sans doute accru au fil de ces derniers mois, mais l'océan reste vaste. Les pirates ne doivent pas anéantir notre rêve. »
Deux copains en renfort
Faire une dernière escale à Aden, longer les côtes du Yémen jusqu'au sultanat d'Oman, s'écarter de l'île de Socotra pour descendre vers le Kenya : tel est le plan pour une navigation évaluée à 35 jours.
« Nous avancerons de jour comme de nuit, tous feux éteints, après avoir signalé notre départ aux forces françaises à Djibouti. Dans de telles conditions, il n'est plus question de nous relayer seulement à deux à la barre, tout en nous occupant de notre fils. Comme nous ne pouvons pas passer en convoi sous escorte, deux amis vannetais vont embarquer avec nous. Ce sera plus rassurant car notre voilier est lourd et ne pourra pas fuir devant les pirates », racontent Florent et Chloé.
Une première avarie dans le Golfe de Gascogne, un manque de vent en Méditerranée, l'inverseur en panne à Lampedusa, le moteur défaillant dans le canal de Suez : les péripéties n'ont pas manqué pour remplir le journal de bord de Tanit depuis Vannes. « Cela nous a encore plus appris la débrouille et nous a fait oublier la notion du temps. Ce n'est pas la peur des pirates qui va nous faire arrêter un voyage aussi enrichissant ! »
Patrick CERTAIN.
Ouest-France